Riton le festayre aux 1000 excuses !

Les Fêtes ! Le moment ultime attendu religieusement 360 jours par an par la plupart des Bayonnais (pour ne citer qu’eux).

Mais il en est certains qui autrefois faisaient preuve de la plus grande imagination pour éviter à tout prix toute activité laborieuse durant cette période bénie.

Et tout particulièrement un que vous connaissez déjà, j’ai nommé « Riton »

En matière d’excuses pour ne pas travailler durant les Fêtes, notre Riton faisait preuve d’une ingéniosité telle, qu’il aurait fait passer Léonard de Vinci pour un cerveau de seconde zone.

Ses techniques étaient aussi variées que les couleurs de tulipes du Keukenhof en pleine saison.

Voici quelques échanges auxquels j’ai assisté, généralement le lundi précédant les Fêtes

Aux 4 saisons

L’approche directe.

« Patron, je ne sais pas ce que j’ai, mais depuis hier j’ai quelques vertiges, je me demande si vous ne devriez pas me mettre en repos »

« C’est cela Riton, par exemple jusqu’à lundi prochain, lendemain des Fêtes, cela te va ? »

« Ouais… ouais, ce serait pas mal, comme ça je reviendrais en pleine forme »

« Fous-moi le camp travailler grand fainéant !!! »

L’approche psychologique.

« Patron, il faut qu’on parle »

« Qu’est-ce que tu veux Riton ? »

« Vous savez que j’habite sur le quai Jaureguiberry, et pendant les Fêtes, il y a tellement de bruit dans la journée que ça m’empêche de dormir, et comme je voudrais éviter les somnifères trop forts, j’ai pensé que vous pourriez… »

« Fous-moi le camp travailler grand fainéant !!! »

L’approche technico-médicale.

« Patron j’ai entendu dire que les heures de sommeil de jour comptent pour la moitié des heures de sommeil la nuit, en d’autres termes, si je dors 8h de jour, ça correspondrait à 4h de nuit, ça fait pas beaucoup »

« Oui c’est probablement vrai et alors ? »

« J’ai aussi entendu des ‘grands spécialistes’ dire que pendant les Fêtes, ces mêmes heures étaient encore divisées par deux, et je me demandais si… »

« Tu as raté ta voie Riton, c’est pas ripeur que tu aurais dû faire,  mais spécialiste du sommeil, en attendant va travailler ! »

L’approche via arrêt de travail.

« Patron, ça va pas, j’ai un arrêt de travail, je suis au plus mal »

« Qu’est-ce qu’il t’arrive mon garçon ? »

 « Hypertension ! »

« Quoi mais comment cela se fait à ton âge ! Tu as combien ? »

« Euh… 14/9… »

« Alors celle-là on ne me l’avait jamais faite ! Tu n’es qu’une feignasse, fous le camp ! »

Les approches « Tout-venant »

Grands-parents décédés (plusieurs fois) … Frère (qu’il n’avait pas) hospitalisé, incendie subit de la maison de ses parents, mariages, enterrements, baptêmes, et même la panne de voiture alors qu’il habitait à 200m !

Bref les 1000 excuses de Riton pour ne pas travailler durant les Fêtes.

Je précise que lors de l’arrêt de travail pour hypertension, notre Riton, ayant après quelques verres, oublié qu’il lui fallait éviter le carreau des Halles, s’est fait comme qui dirait « chopper » par le patron qui en a profité pour lui refaire une ordonnance longue durée…

Carreau des Halles

Il est vrai qu’il était assez délicat de passer cette période de festivités à décharger des camions, surtout quand des copains passaient nous voir, certains nous offraient un coup de Chahakoa, d’autres dans un état déjà avancé arrivaient à nous saouler sans avoir bu une goutte !    

Voilà, encore quelques anecdotes et souvenirs des Halles du Bayonne d’antan, encore bien présents dans mon esprit, et que je voulais partager avec vous aujourd’hui.

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1961 32 bandas pour les Fêtes !

Et oui, le record du nombre de bandas fût établi cette année-là.

Imaginez 32 bandas et plus de 600 musiciens et danseuses, c’était le cocktail magique pour créer une ambiance incomparable dans les rues Bayonnaises.

Pour l’anecdote, habitant la rue Bourgneuf dans les années 60 et 70, je me souviens qu’on pouvait voir défiler le fameux cortège qui s’étirait quasiment de l’église St André jusqu’à la mairie.

Dès que les bruits sourds des grosses caisses d’une Banda s’estompaient, ceux de la banda suivante les relayaient immédiatement et ainsi de suite.

La fête partout !

A Bayonne, il était alors impossible de se trouver dans une quelconque rue, sans profiter à plein de l’ambiance irremplaçable de cette musique vivante que nous offraient les bandas !  

Alors oui, il existe encore de nos jours de superbes bandas que je salue au passage, mais j’avoue que j’éprouve une certaine nostalgie de cette grande époque.

Mais les sonos…

Les sonos actuelles ne remplaceront jamais les fabuleux moments que nous avons vécus grâce à ces magiciens de la fête.  

Voici quelques photos d’époque que vous reconnaîtrez sans doute, peut-être même vous y retrouverez-vous ou encore des amis.

Encore et toujours merci à Daniel VELEZ (Photographe) qui m’a fourni une partie de ces superbes images.

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Quiz Parlez-vous le Bayonnais d’antan ? Vol.4

Vous avez été des milliers à avoir fait les 3 premiers quiz sur ce même thème !

Et, comme je vous l’ai déjà dit, vos résultats sont au-dessus de toute attente, au-delà de ça, on note une nette amélioration des scores.

Ce qui prouve, si c’était encore nécessaire, que vous êtes tous à minima « bilingues », le Bayonnais d’antan n’ayant plus beaucoup de secrets pour vous !

Et vous allez avoir dès aujourd’hui la possibilité de confirmer, voici en effet le 4ème quiz sur le sujet.

Je vous souhaite de bien vous amuser, et à très bientôt pour de nouvelles aventures Bayonnaises !

Ah… j’allais oublier… certains d’entre-vous m’ont posé des questions, sachez que toutes les réponses et explications se trouvent dans l’onglet du menu du haut intitulé « Bayonnades ».

Allez… c’est parti !

Code Quiz :

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Vidéo 1970 La Foire au jambon

Vous allez découvrir aujourd’hui une véritable pépite de l’Ina, la Foire au jambon de 1970 à Bayonne.

Comme vous allez le voir, à l’époque la foire se déroulait place du Réduit et sur le Pont Mayou.

L’expertise de M. Matabos

Dégustez l’interview de M. Matabos qui nous explique comment vérifier la qualité d’un jambon grâce à une sonde en os.

Goûtez les prix pratiqués à l’époque, en « nouveaux Francs », les anciens (Francs) ayant été abandonnés une dizaine d’années auparavant.

Billet de 10fr

Régalez-vous des explications du commentateur qui annonce que le jambon est cher, entre 18 et 26Fr le kilo, soit entre 2.74 et 3.96€…

Il ajoute que cette année, les porcs se sont vendus « sur pied » 5.50Fr le kilo ce qui lui semble presque prohibitif !

Quoi qu’il en soit, nous avons là une superbe vidéo de cette belle tradition Bayonnaise.  

Allez c’est parti ! Régalez-vous !  

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Alexandre, la trace du Prince

Je voudrais aujourd’hui vous transmettre une superbe histoire Bayonnaise, qui nous est racontée non sans un certain brio par Alain Da Silva, grand fidèle des Bayonnades que je remercie vivement pour sa participation !

Petite confidence, je crois qu’il en a beaucoup d’autres en magasin, mais chut… nous en reparlerons plus tard…

Alexandre, la trace du Prince

C’est l’histoire d’Alexandre né, tout à la fin du XIXème siècle, personnage qui vécut de nombreuses années, au quartier Saint Etienne de Bayonne.

Jeune apprenti au garage Gambade, situé sur l’avenue Soult, Alexandre et ses collègues mécanos, dans les années 20, virent arriver à pied, un chauffeur de Maître dans un curieux accoutrement.

Coiffé d’une superbe casquette, celui-ci portait un manteau de style militaire, avec un col d’astrakan ainsi que des gantelets. Ses bottes rutilantes en cuir noir, étaient du plus bel effet.

Chauffeur de maître

Le chef du garage, après s’être entretenu avec lui, demanda à Alexandre de suivre le chauffeur pour faire patienter le Maître, juste le temps d’enfiler une tenue un peu plus propre et présentable.

Sauf que, lorsque le responsable du garage se présenta auprès de cette « Haute Personnalité », Alexandre avait déjà résolu avec une belle efficacité, le problème du moteur défaillant !!!

Le Maître fut enchanté de ce jeune, pour la promptitude de la réparation de son véhicule. Evidemment, les félicitations de ce « Grand Ponte », rejaillirent alors sur le garage bayonnais pour la plus grande joie de son propriétaire.

Mais je vous sens impatients !!!

Qui était donc ce personnage mystérieux ?

Ce grand personnage mystérieux n’était autre que le Prince de Galles, celui qui accéda au trône d’Angleterre quelques années plus tard, en janvier 1936 en tant qu’Edouard VIII.  (Il abdiqua 326 jours après, à la veille de son Couronnement.)

Dans les années 20 et 30, il mena une vie de « Grand de ce monde », en effectuant de nombreux voyages à l’étranger, notamment sur la Côte Basque.

Le Prince de Galles en 1924

Après son abdication, il changea de titre pour devenir Duc de Windsor.

Après-guerre, il viendra en villégiature à Boucau, pour de nouveaux séjours dans la région, plus exactement au Château de Matignon, demeure qui héberge aujourd’hui Aïntzina, un centre d’observation et d’éducation motrice.

Heureux de cette rencontre tellement improbable et de l’aboutissement positif de cette anecdote, le patron du garage, décida d’affubler son jeune apprenti Alexandre, du surnom bienveillant de « Prince » ne serait-ce que pour garder en mémoire, cette page historique de son établissement. (Pour garder l’authenticité de l’anecdote, merci de prononcer ce chafre en gascon en détaillant « Priii (n) ce»)

Alexandre, fier de « son nouveau statut » n’hésita pas une seconde à reprendre publiquement sa nouvelle « appellation » de « Priii (n) ce », notamment auprès de ses nouveaux collègues, lorsqu’il entra à la Compagnie des Chemins de Fer, comme conducteur de train à Bayonne.

A la fin de sa carrière, quand il partit en retraite, ses copains lui firent la surprise de décorer magnifiquement son dernier train, une majestueuse locomotive à vapeur, avec drapeaux, branches fleuries solidement arrimées, et une banderole fixée sur le nez de la locomotive, libellée comme suit :

« Bonne  retraite  Prince »

L’arrivée en gare de son dernier train, véritable monstre d’acier en tenue d’apparat, fut triomphale sous le sifflet strident de la machine.

Locomotive décorée

Tandis que les panaches blancs surgissant de la cheminée se dirigeaient vers le bleu-Aviron d’un azur soudainement secoué, les lueurs des torches et l’éclatement assourdissant des pétards transformèrent ce moment, en une très intense et rare émotion.

Moment qui fut vécu trop rapidement, aux dires des participants à l’assemblée, formée de collègues et amis joyeusement regroupés, sur le quai de la gare.

Que dire de la surprise et de l’étonnement des présents, à l’écoute du Chef de Gare qui, dans un discours dithyrambique, rendit un hommage officiel à Alexandre…un Alexandre…que personne ne connaissait !!!

Ses collègues pensèrent alors que le tribun, sans doute inattentif, voire quelque peu poète, s’était trompé de discours. C’est alors que « Priii (n) ce » prit la parole pour remercier tous les protagonistes de cette belle et émouvante cérémonie, en dissipant le malentendu. Il précisa comment lui avait été attribué ce chafre.

Il déclina alors sa véritable identité, avec son vrai prénom Alexandre, laissant soudainement, tous ses admirateurs pantois.

Tout le monde put alors s’engager différemment, non pas sur cette voie quasi-royale, mais sur celle de l’amitié et de la solidarité.

Mais être sur les rails, n’est-ce pas emprunter comme tout un chacun, ce que l’on appelle le train de la vie ?

Alain Da Silva / mars 2021

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