Disparue de Bayonne depuis des lustres, la quinzaine commerciale était (presque) un événement attendu par tous.
En tout premier lieu par les commerçants qui avaient là une excellente occasion de liquider une partie de leurs stocks.
Mais aussi les chalands qui flânaient dans un centre-ville plein d’animation, à la recherche de l’affaire du siècle.
Des lots de choix !
De nombreux jeux étaient organisés, avec pour point d’orgue les lots « prestigieux » qu’il était possible de gagner.
Comme vous allez le voir, les organisateurs ne lésinaient pas sur les lots en question, pas moins de 6 voitures à gagner cette année là !
Pour la petite histoire en 1970, le 1er prix était constitué d’une Renault 12 flambant neuve, les 5 autres des « 4L » tout aussi rutilantes (voir photos plus bas).
De nombreux autres lots étaient en jeu, comme par exemple des vélo ou des voyage.
Je me souviens très bien de cette période de l’année, mars-avril, ou des hauts parleurs installés dans les rues, hurlaient (et je pèse mes mots) des slogans publicitaires, et autres tubes du moment.
Il faut reconnaître que ceux qui, comme nous à la rue Bourgneuf, avaient le « privilège » d’en avoir un juste sous la fenêtre bénissaient le jour ou ça s’arrêtait…
Voici donc quelques photos de la fameuse quinzaine commerciale Bayonnaise en 1970.
Encore et toujours merci à Daniel VELEZ (Photographe) qui m’a fourni ces superbes images.
Vous venez de lire “La quinzaine commerciale de 1970”
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« Il
parait qu’ils vont construire un grand magasin en bas de Beyris… »
« Tu
parles ! Ce n’est pas possible, là-bas il n’y a jamais eu que des marécages et
des grenouilles ! »
1965…
« J’ai
même entendu dire que les clients feront leurs courses avec de grands chariots
dans lesquels ils mettrons tous leurs achats »
«
Franchement j’imagine mal nos clientes se trimballer dans un magasin en
poussant un chariot, c’est du délire, tu vois le tableau ! »
« Mais
je te dis que oui, il parait même qu’ils trouveront tout dans le même magasin,
nourriture, vêtements, livres, droguerie etc… »
« Non
mais tu imagines la taille du truc ? Je te dis que c’est impossible, aucun
inquiétude à avoir »
1967…
« Tu
vois je te l’avais bien dit ! Et en plus ce n’est pas un, mais deux qu’ils en
ont ouvert ! « L’Épargne » et le « Carrefour BAB ». En quelques semaines j’ai
déjà perdu la moitié de ma clientèle ! Qu’est-ce qu’on va devenir ? »
«
Écoute, hier j’y suis allé hier pour voir à quoi cela ressemblait, j’y ai
croisé plusieurs de mes clientes, je pense qu’elles y vont pour se donner un
genre, pour « faire bien », certaines étaient même « endimanchées » façon «
j’entre en ville », mais à mon avis elles vont vite déchanter et revenir au
bercail, aucune inquiétude »
1969…
« Je
n’y crois pas, ils vendent les fruits moins cher que je les achète chez les
grossistes, comment va-t-on pouvoir lutter contre ça, c’est très inquiétant ça
va mal finir ! »
« C’est
vrai, mais tu sais à force de vendre à perte, parce qu’ils vendent à perte j’en
suis certain, ils vont finir par se planter, il nous suffit d’attendre et de
compter les points, je te dis qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir, le temps
joue pour nous… »
Années 70…
La
fréquentation des Halles de Bayonne a déjà fortement chuté, il y a déjà
longtemps que le parking au-dessus des Halles ne fait plus le plein, sauf
peut-être encore le samedi… parfois…
Les
commerçants comprennent qu’ils ne vont pouvoir faire face longtemps, la plupart
ayant un certain âge parlent déjà de retraite, d’arrêter l’activité, les plus
jeunes parlent de reconversion, de trouver un emploi salarié, bref le moral est
au plus bas.
1er Carrefour à Anglet début des années 70
Début des années 80…
Le
scénario envisagé par beaucoup est malheureusement arrivé, les Halles de
Bayonne ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes, la grande distribution a eu
raison d’elles, et désormais plus rien n’enrayera le processus.
Les
grossistes disparaissent également, emportant de fait les nombreux emplois
qu’ils avaient générés durant de nombreuses décennies.
Pour la petite histoire…
L’Épargne (Casino) et Carrefour (BAB (le premier) voir photo) s’installent dans la seconde partie des années 60, là où se trouvait quelques années auparavant une vaste zone marécageuse.
Cette
dernière ayant été remblayée notamment par le sable de la dune de Blancpignon.
Une
partie de la dune avait déjà été utilisée quelques années avant pour
l’édification d’une zone industrielle regroupant la Manufacture d’Armes de
Bayonne, l’usine Michelet, quelques entreprises commerciales ainsi que des
unités de production.
Épilogue…
Une mutation commerciale sans précédent a donc littéralement et subitement vidé le centre de Bayonne en général et les Halles en particulier de leur attractivité, voire de leur substance.
Il est
en effet indiscutable que l’arrivée des supermarchés avec leur concept du «
tout sous le même toit » ainsi que la définition initiale de la grande
distribution : nombreuses places de stationnement, spectacle permanent, bas
prix… combinée au regroupement du commerce de gros au Forum en 1973 ont sonné
le glas de la grande époque des Halles de Bayonne
Synthèse :
On
peut donc considérer aujourd’hui que les Halles de Bayonne ont « juste »
succombé à un concept et une définition…
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