Je vais vous parler aujourd’hui d’un fait peu commun, et peu connu de nos contemporains, qui s’est déroulé à Bayonne il y a un peu plus d’un siècle.
Lorsque ma grand-mère m’en avait parlé
j’étais encore enfant, et ce qu’elle m’avait raconté ce jour-là m’avait fasciné…
Visionnez la vidéo ou lisez le texte plus bas.
En ce matin ensoleillé du jeudi 5 octobre
1905, il règne une certaine effervescence dans la ville, et pour cause, cet
après-midi Bayonne s’apprête à accueillir un évènement pour le moins exceptionnel !
À cette époque, les médias tels qu’on les
connait aujourd’hui n’existent pas, de fait il y a encore quelques mois, seuls
quelques bayonnais ont déjà entendu parler de l’hôte de marque qui va se
produire aujourd’hui aux Allées Paulmy.
Mais depuis quelques jours, la presse a relayé l’information via un important battage publicitaire, c’est donc une foule de plus de 20.000 personnes qui se presse à St Léon en ce début d’après-midi pour assister au spectacle créé par cette célébrité !
Ce visiteur est né le 26 février 1846, il
vient de loin, de très loin, il fût tour à tour chasseur de bisons, guerrier
indien, éclaireur de l’armée et finit sa carrière comme forain !
Buffalo Bill !
Vous l’avez sans doute deviné, il s’agit
du légendaire William Cody, plus connu sous le nom de « Buffalo
Bill » !
Eh oui ! Buffalo Bill est bien venu aux Allées Paulmy à Bayonne avec toute la troupe de son fameux Wild West Show, il y a plus de 115 ans !
Le « Wild West Show »
Le Wild West Show présente aux
spectateurs émerveillés une parade d’indiens en grande tenue chevauchant leurs
magnifiques Mustangs, des exhibitions de tir à l’arc, au fusil, des lances qui
ne ratent jamais leur cible sont jetées en plein galop par de fiers guerriers
qui ne ratent jamais leur cible.
Une simulation de bataille contre les « Tuniques
bleues » éblouit les spectateurs de tous âges, un village indien est reconstitué
avec de multiples tipis en provenance directe des grandes plaines de l’Ouest.
Bref, un véritable spectacle hollywoodien
et tout ça aux Allées Paulmy… en 1905 !
Deux représentations sont prévues une l’après-midi
une autre le soir, à l’issue de laquelle tout est démonté en quelques heures à
peine et transporté jusqu’à la gare ou attend un train à destination de Pau
pour le spectacle de demain.
165 anciens francs
Les spectateurs ont été ébahis par ce
qu’ils ont vus, et ce n’est pas le tarif qui les a découragés 165 anciens
francs (0.25€ env.) pour les adultes et quasiment demi-tarif pour les enfants.
Le Wild West Show de Buffalo Bill, fut fondé
en 1883 et mit fin à ses représentations en 1913, quelques années après être
passé par Bayonne.
Buffalo Bill défenseur des… bisons !
Pour l’anecdote, Buffalo Bill le bien
nommé qui fût comme on le sait le plus grand chasseur de bisons de l’Histoire,
devint plus tard un ardent défenseur de la préservation des bisons !
Quand on pense que nos aïeuls, furent des
contemporains de Buffalo Bill, on prend vite conscience que l’espace temporel
est finalement très réduit !
Voilà, ce sera tout pour aujourd’hui, je vous souhaite à toutes et tous une belle journée, et à très bientôt sur les Bayonnades !
Vous venez de lire “1905 Une légende à Bayonne !”
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Pour
celles et ceux qui n’ont pas connu cette époque, je vais tenter de vous narrer
le déroulement d’un samedi d’été aux Halles de Bayonne dans les années 70.
Lorsque
les clients des Halles venaient faire leurs achats à 8h, 10h ou même midi pour
certains, ils étaient loin de prendre la mesure de l’intense activité qui avait
précédé leur visite, jugez plutôt…
23h30 (vendredi soir)
Le
quartier est paisible, il fait chaud et même lourd, seuls quelques bars du
quartier sont encore ouverts, et servent les derniers clients de la journée.
Non
loin de là, les chauffeurs de poids-lourds arrivant d’Agen, de Bordeaux ou de
Perpignan viennent garer leurs camions devant les établissements des grossistes
qui les emploient.
Certains
d’entre eux rentrent directement chez eux, d’autres se métamorphosent en «
derniers » clients des bars en question.
Minuit
Les
moteurs des camions plein à craquer de fruits et légumes sont encore chauds,
Pierre Romatet, Yves Metge et leurs équipes de ripeurs viennent d’arriver.
Il
s’agit du coup d’envoi d’une longue et rude journée, qui va mettre en scène des
centaines de personnes.
Les
rideaux de fer se lèvent, les portes des dépôts de la rue des Tonneliers sont
grandes ouvertes, idem pour les grandes chambres froides, le quai s’anime.
Certains
prennent leur diable, car chacun avait « le sien », et sortent des piles de
palettes en bois qui les dépassent largement en taille, d’autres ouvrent
précautionneusement les portes arrières et latérales des camions, pour éviter
toute chute intempestive de marchandise qui aurait pu bouger pendant le
transport.
Les
équipes sont déjà formées, les rouages de la mécanique sont parfaitement
huilés, chacun connaît son rôle, sauf peut-être certains saisonniers loin de se
douter que l’on pouvait charger un camion à ce point, ou qu’un porteur pouvait
contenir plus de 6000 plateaux de pêches par exemple, et surtout… surtout que
l’on déchargeait tout à la main…
Pour
ouvrir une parenthèse sur ces « invités » ponctuels, quelques-uns après avoir
bénéficié d’une première nuit relativement sportive, ne trouvaient plus le goût
de se présenter le lendemain, il arrivait même parfois que certains s’éclipsent
en catimini sans même que l’on s’en rende compte.
Un ou
deux ripeurs dans le camion, deux autres en bas qui constituaient des piles
parfaites sur les petites palettes en bois, deux autres qui, munis de leurs
diables alignaient les piles sous les arceaux.
Pendant
ce temps, un ou deux autres ripeurs vidaient les chambres froides, pour
disposer également les piles de marchandise sous les arceaux.
Les premiers détaillants des Halles entrent en scène, après avoir garé leurs fourgons devant l’entrée principale des Halles dans un ordre bien précis, ordre correspondant à l’emplacement de leur étal à l’intérieur.
Entre
les grossistes et les détaillants, s’ouvrent alors d’âpres négociations, les
échanges dignes de Pagnol fusent, les uns s’efforçant de vendre au plus, les
autres d’acheter au moins.
Certains
grossistes l’air accablé ayant presque la larme à l’œil, s’efforçaient de
justifier qu’ils étaient déjà au prix le plus bas, voire qu’ils perdaient déjà
de l’argent…
D’autres
apparemment lassés par les arguments imparables de leurs clients lâchaient
prise, moment choisi par ces derniers pour tenter une ultime estocade, ce qui
fonctionnait… parfois.
Il y avait également ceux qui préféraient l’humour, arme que certains utilisaient fort bien d’ailleurs, et qui pouvait faire merveille lors de ces phases de négociation, l’un d’entre eux était passé maître en la matière, j’ai nommé Ernest Burnier (alias Nénesse), un homme que j’ai bien connu et beaucoup apprécié, comme tout le monde d’ailleurs, il faut bien le dire.
Quelle
que soit la stratégie de chacun, croyez bien que ces moments valaient le détour
!
4
heures
Le placier des Halles d’une ponctualité sans faille, ouvre à l’heure précise, ni avant… ni après…
Chacun
étant déjà au volant de son véhicule depuis une dizaine de minutes, car je peux
vous garantir qu’il eut été très maladroit, pour ne pas dire suicidaire
d’arriver en retard, et ainsi de bloquer la file de fourgons des commerçants
qui s’allongeait jusqu’après le pont Marengo.
Les commerçants du 1er étage, bouchers, charcutiers, poissonniers notamment avaient leurs véhicules de part et d’autre du bâtiment, certains poissonniers étaient livrés par les énormes camions du « Fret Luzien » par exemple, ces derniers utilisant les escaliers latéraux face à la Nive.
Côté cafés, tous sont ouverts à cette heure, certains ont même commencé à chauffer leurs poêles, pour préparer notamment leurs premières omelettes aux piments de la journée.
4h30
Les
détaillants de la région arrivent, se garent place St André puis se dirigent en
hâte vers les dépôts des grossistes des quais pour passer leurs commandes.
S’en
suit alors une véritable cavalcade de ripeurs qui, armés de leur diable
parcourent fébrilement le carreau des Halles et même jusqu’à St André, pour
livrer le plus rapidement possible leur ribambelle de clients.
Il va
de soi que tout le monde est « pressé », comme quoi, il ne s’agit pas d’une
notion propre à notre époque.
Une
fois vides, les camions souvent couplés à une remorque redémarrent, puis
s’éloignent lentement en tentant de se frayer un chemin dans l’apparente cohue.
C’est
alors qu’entrent en scène les maraîchers qui, à leur tour, vident leurs fourgons
et se déploient devant les Halles et le pont Pannecau (parfois Marengo).
5
heures
Les Halles sont devenues un îlot de vie intense au cœur de la ville « endormie ».
Les commerçants du rez de chaussée ont fini de monter leurs étals, ceux du premier étage ont garni les leurs, tout le monde est prêt désormais pour accueillir les premiers clients.
Le petit poste de police des halles est ouvert également et le brigadier-chef Poublanc est à son poste.
Tout le monde ayant été servi, les ripeurs vont prendre leur café, et souvent même déguster un bon sandwich à l’omelette.
Une fois cette courte pause effectuée, il va leur falloir préparer et charger les grosses commandes des magasins comme Printafix, Carrefour (l’ancien) puis aller les livrer au plus vite.
Une
fois cette tâche achevée, il leur restera à dégager les arceaux en entreposant
toute la marchandise dans les chambres froides de la rue des Tonneliers, ou de
Mousserolles notamment.
9
heures
Certains ripeurs finissent leur samedi, d’autres vont rester jusqu’à 10h ou même midi, il est même arrivé que la journée se prolonge pour aller vider un wagon de pommes de terre à la gare, cela m’est arrivé avec « Zita« , mais ça c’est une autre histoire…
10
heures
Les Halles sont « noires » de monde, les clients de pressent devant les étals, le bruit métallique des vieilles balances manuelles avec les poids de tout grammage, servant à peser les fruits et les légumes retentit de partout.
Les commerçants s’efforcent de servir au plus vite, tout en disant un mot gentil, et en appelant les fidèles clients par leurs noms de famille voire leur prénom.
13
heures
Les
commerçants des Halles finissent de servir ceux qu’ils appelaient les
retardataires, ils doivent désormais récupérer leurs fourgons, se remettre dans
la file parfaitement ordonnée, entrer à nouveau dans les Halles, démonter leurs
étals et ranger toute leur marchandise et le matériel.
C’est alors que le service de nettoyage intervient, encore appelé alors « Le bouvier ».
13h30
C’est
donc après plus de 13 heures d’intense activité, que les Halles de Bayonne
retrouvent une quiétude temporaire bien méritée…
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Aujourd’hui,
et suite à des questions posées sur cette page, nous allons faire un point
rapide sur les commerces existants sur le Quai Dubourdieu dans les années 70.
Comme
je l’ai détaillé dans un précédent article, les restaurants n’étaient pas
légion dans le quartier des Halles, et le Quai Dubourdieu n’échappait pas à
cette règle, jugez plutôt…
1. «
Le Bazar Central » véritable institution du Bayonne d’Antan, remplacé
aujourd’hui par « Casino shopping », et oui… les temps changent…
2.
« A la Tentation » (Tissus) remplacé par le restaurant « Les Tontons
Flingueurs »
3. Dépôt du Bazar Central, remplacé aujourd’hui par le restaurant « Ekhi »
4. «
Aux 4 Saisons » (Fruits et légumes) tenu par Jacques Quintal et Jean-Claude
Lacondéguy, remplacé aujourd’hui par le restaurant « Le Vivaldi »,
5. «
Rousso » (Prêt à porter) remplacé par « Séphora ». Ce grand magasin traversait
jusqu’à la rue Victor-Hugo, ou se trouvait une autre entrée donnant non loin du
magasin « A la Ville de Madrid ».
6. «
Ets Suarez » (TV Radiola) tenu alors par Mme Suarez et sa fille, à priori en
travaux aujourd’hui.
7.
Idylia (Articles de mariage) venait juste après, et à priori libre
actuellement.
8. «
Le Stock américain » comme nous l’appelions alors, distribuait notamment toutes
sortes de jeans (Levis, Wrangler etc.), des bottes de type Santiags, des
blousons cuir, des chemises façon Texas ainsi que des ceinturons et accessoires
à la mode du moment.
Je me
souviens très bien du couple fondateur qui circulait dans Bayonne au volant
d’une énorme Oldsmobile décapotable blanche, qui en faisait rêver plus d’un…
Ce
magasin traversait également jusqu’à la rue Victor-Hugo, dont l’entrée dans
cette rue se situait presque face à la rue Lormand et le magasin « Chaussures
André ».
9. Le
« Restaurant Navailles » lui aussi traversant jusqu’à la rue Victor-Hugo, qui a
été remplacé aujourd’hui par « La table de Pottoka ».
10.
Enfin, l’agence Havas et l’office du tourisme ex syndicat d’initiative se
partageaient le local de l’actuel « Victor Hugo ». Juste au-dessus se trouvait
l’Union Commerciale.
Je
tiens tout particulièrement à remercier Mireille Saldou, ancienne propriétaire
du magasin « Aux 4 saisons », qui m’a gentiment envoyé cette superbe
photo de l’époque, elle permet de se faire une idée de la configuration du quai
dans ces années-là.
J’ai
d’ailleurs beaucoup de plaisir à y revoir certaines collègues (Marie-Pierre,
Sylvie…) avec lesquelles j’ai travaillé à cette époque.
Vous
noterez que ce cliché a été pris durant les fêtes de Bayonne fin des années 70,
certains indices le démontrent, comme par exemple quelques (rares) bérets
rouges, mais également les poteaux longeant la Nive soutenant les guirlandes
aux ampoules colorées.
Malheureuses
ampoules qui avaient beaucoup de difficultés à finir entières cette période de
liesse…
Je ne
sais pas comment cela se passe chez vous, mais ici, lors des réunions de
famille, nous n’avons pas toujours l’occasion d’évoquer le Bayonne d’antan, ces
articles sont donc pour moi un moyen (que j’espère efficace) de transmettre à
ma fille Jessica et à mes petits-enfants, une certaine vision de leur ville
natale, tout comme mes ascendants l’ont fait pour moi.
S’il
en est de même pour vous, et que vous voulez transmettre ce « patrimoine
bayonnais » aux générations suivantes, n’hésitez pas à me transmettre vos
témoignages, photos et/ou vidéos, je ne manquerai pas de les diffuser pour le
plus grand plaisir de tous.
Vous venez de lire “Le Quai Dubourdieu des années 70”
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A l’époque du lundi au samedi, les trois quais entourant les Halles (Galuperie, Dubourdieu et Jaureguiberry) s’animaient dès minuit, les camions gorgés principalement de fruits et légumes se faufilaient sur les quais étroits.
Une
fois garés devant les établissements de gros, ils étaient pris d’assaut par des
cohortes de « ripeurs » qui s’employaient à les décharger (à la main), pour
vous donner une petite idée, un camion de 19T contenait environ 6000 plateaux
de pèches…
Selon
les jours, les bars ouvraient à leur tour leurs portes entre 3h30 et 4h, «
Jeannot » au Clou (Je ne me souviens pas du prénom de son prédécesseur, si
quelqu’un s’en rappelle…) et Agna qui avait la particularité de soigner le zona
de ses mains, et que l’on venait consulter de loin.
Elle sera remplacée plus tard par Francis Saint Laurent un enfant du quartier et son épouse.
Francis
affable et haut en couleur, dont le seul défaut que lui trouvaient ses clients
était qu’ils ne pouvaient jamais en placer une. Francis était très fier de son
acquisition qui constituait pour lui un aboutissement.
Fin pêcheur, il passait son temps entre son comptoir et le quai juste devant le bar, ou il disposait dès l’ouverture deux cannes à pêche dans l’espoir de prendre la louvine du siècle !
Aujourd’hui,
on peut constater que le temps a fait son œuvre et la physionomie du quai a
bien changé.
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Nous
sommes le dimanche 5 juillet 1959, la 10ème étape du Tour de France débute à
Bayonne après une journée de repos. Les coureurs s’élancent vers
Bagnères-de-Bigorre.
Je ne
sais pas si c’est cette année-là, mais une histoire amusante a couru longtemps
à Bayonne, Jean Gabin et Lino Ventura avaient invité le maillot jaune du moment
à prendre l’apéritif au café du Théâtre…
La
bacchanale s’était prolongée au delà du raisonnable, au point de retarder le
départ de l’épreuve.
Il se disait même que lors de l’étape qui suivit, le fameux maillot jaune aurait rencontré certaines difficultés dont l’origine n’a jamais été dévoilée, sans doute par pudeur…
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