« Il
parait qu’ils vont construire un grand magasin en bas de Beyris… »
« Tu
parles ! Ce n’est pas possible, là-bas il n’y a jamais eu que des marécages et
des grenouilles ! »
1965…
« J’ai
même entendu dire que les clients feront leurs courses avec de grands chariots
dans lesquels ils mettrons tous leurs achats »
«
Franchement j’imagine mal nos clientes se trimballer dans un magasin en
poussant un chariot, c’est du délire, tu vois le tableau ! »
« Mais
je te dis que oui, il parait même qu’ils trouveront tout dans le même magasin,
nourriture, vêtements, livres, droguerie etc… »
« Non
mais tu imagines la taille du truc ? Je te dis que c’est impossible, aucun
inquiétude à avoir »
1967…
« Tu
vois je te l’avais bien dit ! Et en plus ce n’est pas un, mais deux qu’ils en
ont ouvert ! « L’Épargne » et le « Carrefour BAB ». En quelques semaines j’ai
déjà perdu la moitié de ma clientèle ! Qu’est-ce qu’on va devenir ? »
«
Écoute, hier j’y suis allé hier pour voir à quoi cela ressemblait, j’y ai
croisé plusieurs de mes clientes, je pense qu’elles y vont pour se donner un
genre, pour « faire bien », certaines étaient même « endimanchées » façon «
j’entre en ville », mais à mon avis elles vont vite déchanter et revenir au
bercail, aucune inquiétude »
1969…
« Je
n’y crois pas, ils vendent les fruits moins cher que je les achète chez les
grossistes, comment va-t-on pouvoir lutter contre ça, c’est très inquiétant ça
va mal finir ! »
« C’est
vrai, mais tu sais à force de vendre à perte, parce qu’ils vendent à perte j’en
suis certain, ils vont finir par se planter, il nous suffit d’attendre et de
compter les points, je te dis qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir, le temps
joue pour nous… »
Années 70…
La
fréquentation des Halles de Bayonne a déjà fortement chuté, il y a déjà
longtemps que le parking au-dessus des Halles ne fait plus le plein, sauf
peut-être encore le samedi… parfois…
Les
commerçants comprennent qu’ils ne vont pouvoir faire face longtemps, la plupart
ayant un certain âge parlent déjà de retraite, d’arrêter l’activité, les plus
jeunes parlent de reconversion, de trouver un emploi salarié, bref le moral est
au plus bas.
Début des années 80…
Le
scénario envisagé par beaucoup est malheureusement arrivé, les Halles de
Bayonne ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes, la grande distribution a eu
raison d’elles, et désormais plus rien n’enrayera le processus.
Les
grossistes disparaissent également, emportant de fait les nombreux emplois
qu’ils avaient générés durant de nombreuses décennies.
Pour la petite histoire…
L’Épargne (Casino) et Carrefour (BAB (le premier) voir photo) s’installent dans la seconde partie des années 60, là où se trouvait quelques années auparavant une vaste zone marécageuse.
Cette
dernière ayant été remblayée notamment par le sable de la dune de Blancpignon.
Une
partie de la dune avait déjà été utilisée quelques années avant pour
l’édification d’une zone industrielle regroupant la Manufacture d’Armes de
Bayonne, l’usine Michelet, quelques entreprises commerciales ainsi que des
unités de production.
Épilogue…
Une mutation commerciale sans précédent a donc littéralement et subitement vidé le centre de Bayonne en général et les Halles en particulier de leur attractivité, voire de leur substance.
Il est
en effet indiscutable que l’arrivée des supermarchés avec leur concept du «
tout sous le même toit » ainsi que la définition initiale de la grande
distribution : nombreuses places de stationnement, spectacle permanent, bas
prix… combinée au regroupement du commerce de gros au Forum en 1973 ont sonné
le glas de la grande époque des Halles de Bayonne
Synthèse :
On
peut donc considérer aujourd’hui que les Halles de Bayonne ont « juste »
succombé à un concept et une définition…
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Vous êtes aujourd’hui plus de 2500 dans 58 pays à être abonnés aux Bayonnades, c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de créer l’Association… « Les Bayonnades » !
Son objectif ?
Très simple :
Recueillir et partager tout ce qui constitue notre patrimoine commun, photos,
films, documents et témoignages sur notre chère ville.
Comment ?
Recueil de
documents :
De nombreuses
familles Bayonnaises ont dans des cartons souvent stockés dans des greniers,
des cassettes vidéo, films Super 8, photos ayant trait au Bayonne d’antan.
Ces
documents représentent de véritables « pépites » pour les plus jeunes, si nous
leurs communiquons, ils partageront ainsi notre patrimoine bayonnais qui est
aussi le leur…
Si vous
aussi avez chez vous des « pépites » bayonnaises, nous les numérisons
gratuitement, et vous rendons l’original ainsi qu’une copie numérique en
échange de votre autorisation de diffusion sur le site « Les Bayonnades ».
Recueil de
témoignages :
De
nombreuses histoires et anecdotes sont encore bien vivaces dans nos mémoires
d’anciens de Bayonne.
Malheureusement
tous ces souvenirs disparaitront avec nous, et plus personne ne sera là pour
les transmettre aux nouvelles générations.
Si vous
aussi avez des souvenirs sur le Bayonne d’antan, nous vous proposons de nous
rencontrer et d’enregistrer votre témoignage, celui-ci sera alors diffusé (avec
votre autorisation) sur le site www.bayonnades.fr afin que tous les amoureux de
notre ville puissent profiter de vos souvenirs.
Internet est
aussi fait pour ça !
Et vous ?
Si vous détenez (ou connaissez quelqu’un qui détient) l’une ou plusieurs de ces « pépites bayonnaises », et que vous souhaitez apporter votre pierre à l’édifice, n’hésitez pas à nous contacter.
Si ce n’est déjà fait abonnez-vous sur le site « www.bayonnades.fr » et recevez très bientôt de nouvelles informations sur l’Association (Loi 1901 à but non lucratif) et comment nous rejoindre en devenant « Amis » des Bayonnades !
Les soirs de marée montante en été, Roland un ami et
moi-même allions régulièrement pêcher sur le pont St Esprit.
Équipés chacun de deux cannes nous faisions parfois un véritable carton, parfois nous rentrions carrément bredouilles, mais nous passions toujours un bon moment.
Mais un soir ce fut un peu « spécial »,
laissez-moi vous raconter ça…
Il est environ 23h, il n’y a presque plus de
circulation sur le pont, les réverbères nous éclairent suffisamment pour
poursuivre notre partie de pêche, qui est pour l’instant des plus fructueuses.
En effet pas moins d’une quinzaine de pigates
(truites de mer) et de louviates (petits bars) d’environ 600 à 800 grammes
chacun, emplissent notre besace.
Cela fait environ deux heures que nous sommes là, et
avons déjà dû répondre au moins une cinquantaine de fois aux passants posant l’inévitable
question dans toutes ses variantes « Alors…ça mord ?», « Ça
pique ? », « Ça donne ?», « Y’en a ? », « Ca
picore ? » ou encore le surprenant « Ca suce ? »…
Inutile de préciser qu’à force cela devient, comment
dire… irritant, voilà c’est le mot !
Notre pêche étant « faite » et nous très satisfaits, l’heure est désormais à la détente, il ne nous manque plus que le bon « client » pour nous payer une bonne tranche de rigolade.
Un bon client
Il est 23h lorsqu’un passant d’un » style nouveau » approche d’une démarche chaloupée, il nous dépasse non sans jeter un coup d’œil furtif sur la besace fermée, puis revient sur ses pas et s’adresse à nous…
« Bonsoir messieurs, vous êtes
d’ici ? »
« Oui bien sûr, pas vous ? »
« Oh non, je viens de Savoie »
« En vacances ? »
« Non, travail, je suis représentant itinérant
en pièce détachées automobiles, je suis sur le secteur pour 2 ou 3 jours »
« Ah OK… »
Dès cet instant nous comprenons que notre « bon
client » est en face de nous !
Et ce qui devait arriver, arriva… « Alors ça
mord ? »
« Oh si peu… c’est très calme en ce
moment… »
« Je peux regarder ? »
« Oui bien sûr »
« Waouh !!! Mais c’est magnifique !
J’y crois pas ! Et vous avez attrapé tout ça ce soir ? »
« N’exagérons rien, il n’y a pas grand-chose, et
ça fait tout de même déjà 2 heures qu’on est là »
« 2 heures ? C’est vraiment pas grand-chose ! Écoutez les gars, je suis moi-même pêcheur dans ma région, en fait j’adore ça et il m’arrive souvent d’y passer toute la journée, et parfois pour rien ! Alors que là…»
« Oh vous savez, cela doit être la première fois que l’on passe autant de temps pour si peu… , c’est très calme en ce moment, sans doute la lune… »
« Quoi ??? Mais vous en vivez ou
quoi ? »
« Pas du tout, la pêche c’est juste un
passe-temps pour nous »
« Je n’en reviens pas ! Et après… vous les
vendez ? »
« Vendre quoi ? »
« Ben… tous ces poissons ! »
« Ah non, après on va pêcher sérieusement depuis la plage, et ceux-là chez nous on s’en sert d’appât »
Vraiment un bon client
Notre représentant semble frôler l’infarctus, puis nous regarde les yeux écarquillés…
« Vous vous en servez d’appât ??? »
« Oui bien sûr, mais pas entiers on les coupe en
deux, on les économise… »
« C’est pas vrai !!! Mais vous attrapez
quoi avec ??? »
« Houlà… plus gros… bien plus gros… mais on peut pas dire…»
En entendant ça le pauvre garçon manque encore de s’étouffer, avant de rester comme figé, pensif…
Il faut préciser que notre pêche presque miraculeuse du soir nous confère une certaine crédibilité que nous avons décidé d’exploiter à fond.
Ce n’est que quelques minutes plus tard qu’il revient
à la charge.
« Perso ma plus grosse prise c’est un brochet de plus d’un mètre, c’est énorme tout de même non les gars ? »
« Ouais…pas mal… »
« Pas mal… plus d’un mètre… vous trouvez ça… pas mal ??? »
« La seule différence pour nous c’est que, comme
appât, au lieu de le couper en 2 on l’aurait coupé en 4 ! »
Là, un peu plus et on appelait le SAMU, et j’exagère
à peine, notre représentant était presque en état de choc répétant « Comme
appât… en 4… ils l’auraient coupé en 4… »
J’avoue que pendant toute la durée de ce véritable sketch, le plus difficile a été de garder notre sérieux.
Allez, on se voit demain !
Lorsqu’il finit par reprendre quelque peu ses
esprits, il nous demanda…
« Et vous êtes là demain soir ? »
« Non, demain on va pêcher la sole »
« Des soles ? Parce que vous vous en servez d’appât aussi ? »
« Non pas du tout, pourquoi vous dites ça ? »
« Et je peux vous rejoindre les
gars ? »
« Oui bien sûr… »
On lui donna rendez-vous vers le soufre le lendemain
à 22h, et là…
Mais ça c’est une autre histoire que je vous raconterais bientôt… 😉
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En ce matin de juin 1978, le carreau des Halles a l’aspect d’une énorme fourmilière, et pour cause, nous sommes samedi c’est-à-dire jour de grand marché .
Sur les quais et sous les arceaux, les nombreux grossistes et leurs équipes de ripeurs s’affairent à finir de décharger les poids-lourds, ranger, négocier, trier, peser et recharger dans des véhicules plus légers les marchandises à livrer toujours dans l’urgence.
Parmi les ripeurs (Ouvriers spécialisés
dans la manutention) se trouvaient quelques personnages d’exception, je vais
vous raconter aujourd’hui l’un des plus hauts « faits d’armes »
de l’un d’entre eux, surnommé « Riton* »…
*Afin de ne pas nuire à sa réputation
actuelle, j’ai volontairement dissimulé son vrai nom.
Il est environ 5h30…
Notre Riton s’emploie chez l’un des grossistes du Quai Galuperie, lorsque son patron lui demande de prendre une palette de tomates, de la charger dans le fourgon puis d’aller livrer le tout au Printafix de la rue Orbe.
Riton fort de son sens inné de l’organisation et de son souci de l’optimisation, juge qu’il aura bien plus vite fait d’aller livrer la palette de tomates (environ 350kgs) directement avec le transpalette…
Il estime donc parfaitement inutile de
perdre du temps (et surtout de se fatiguer outre mesure…).
C’est au moment où son patron entre dans la chambre froide que notre Riton profite de cette brève « fenêtre de tir » pour s’emparer du manche du transpalette et de son contenu sans se faire voir, puis commence à le tirer vers le pont Marengo (côté Musée Basque).
Bien entendu, l’ensemble étant trop
lourd pour un seul homme aussi costaud soit-il, notre Riton nous fait un signe
discret pour que nous lui donnions un coup de main.
J’avoue que même à trois, nous avons eu peine
à parvenir en haut de la pente.
Une fois notre Riton et son attelage sur le pont, nous retournons rapidement finir de décharger le camion en cours sur le quai devant chez Yves Metge.
Une catastrophe annoncée
Nous n’avons pas le temps d’arriver qu’un fracas terrible suivi d’un impact nous cloue sur place !
Notre premier réflexe est de nous
retourner pour voir si c’est le pont ou un immeuble qui s’est effondré, mais
rien…
Ce n’est qu’une fois revenus au pas de course sur le pont Marengo que nous prenons conscience du préjudice, presqu’en même temps que… le patron de Riton alerté lui aussi par cet énorme fracas !
En bas du pont côté « Bazar Central », s’étend devant nous une véritable scène d’apocalypse.
Le transpalette lui a fini sa course encastré à 45° dans l’entrée du magasin , non sans avoir éjecté auparavant les 350kgs de tomates !
Comme vous vous en doutez ces dernières
se sont, soit écrasées net (donc sans souffrance), soit ont roulé, ou sont
encore en train de le faire sur un espace qui n’en finit pas de s’agrandir…
Mais où est passé Riton ?
Pas bien loin, en fait notre livreur de
choc est assis sur les marches du pont, en train de tirer fiévreusement sur une
« Gitane » contemplant d’un air hébété le spectaculaire épilogue de
son coup de fainéantise.
Lorsque son patron furieux l’interroge sur la raison du carnage, il lui répond d’un air aussi détaché qu’innocent « comprend pas ce qui s’est passé, peut-être un trou sur le pont ! »
Préférant éviter toute échange qu’il n’est même pas sûr de remporter connaissant son lascar, le patron désespéré retourna au magasin tout et se demandant comment il allait bien pouvoir expliquer cette « bavure » à son assureur.
Tout le monde a mis la main à la pâte
afin de récupérer le plus grand nombre de tomates possible, mais en pure perte car
la circulation et l’agitation à cette heure sont trop intenses.
Vers 8 heures du matin, rien n’est encore nettoyé, le carreau des Halles a des faux airs de La Mongie en période de dégel…
Les voitures, fourgons et autres camions n’ayant eu d’autres choix que d’avancer, ont écrasé au passage une quantité phénoménale de tomates, à tel point qu’une épaisse trainée rouge recouvre la chaussée du bas du pont Marengo jusqu’au bout de la rue Port de Castets d’un côté, et jusqu’au pont Pannecau de l’autre.
Il va de soi que le tour des Halles a également bénéficié de cette piperade pour le moins inattendue.
De fait les crampons de 12 deviennent fortement préconisés pour les malheureuses mémés arrivées (trop) tôt faire leurs emplettes…
Pour l’anecdote, on ne sait pas comment
elles sont arrivées là, mais on a même retrouvé des tomates sous les tables du
bar « Chez Rémy »
Mais que s’est-il donc passé ?
Souvenez-vous, nous lui avons donné un
coup de main pour monter sur le pont, et l’entraide de l’époque est telle que
nous sommes certains qu’il y aura des âmes charitables pour l’aider de l’autre
côté, dans la descente… mais pas là… pas ce jour-là….
Au lieu d’attendre un peu que quelqu’un arrive, notre Riton, sûr de sa technique parfaite et téméraire de nature, a légèrement sous estimé la poussée avant d’entamer sa descente en solo, enfin avec le transpalette et les 350kgs de tomates tout de même !!!
Ce qui devait arriver arriva, ne parvenant plus à contenir la cargaison, et voyant la situation lui échapper, notre Riton n’a eu d’autre alternative que de jouer les écarteurs, façon Michel Agruna… avec le résultat que l’on connait.
Inutile de vous préciser qu’avant d’aller voir son assureur, le patron de Riton a sans délai tiré les leçons de cette mémorable aventure en lui interdisant « à vie » de s’approcher à moins de 5 mètres de tout transpalette.
Il lui a en quelque sorte retiré son permis (presque à point)
Il faut noter que Riton notre livreur de choc nous a fait connaitre d’autres grands moments, l’épisode de la palette de tomates ne constituant qu’un échantillon pour ne pas dire un concentré, car un jour il a fait mieux, bien mieux, mais ça c’est une autre histoire que je vous raconterais prochainement…
Autre anecdote :
Récemment lors d’un repas à la maison, lorsque je lui ai rappelé cet épisode peu glorieux, notre Riton m’a juré qu’il ne s’en souvenait pas, mais alors pas du tout, que j’avais du « rêver » ! Bonne foi quand tu nous tiens…
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Pour être né et avoir passé mon enfance et mon adolescence rue Bourgneuf, je voudrais vous faire part de mon ressenti quant aux différences notables (à mes yeux) entre les Fêtes des années 60 jusqu’à début 80 et celles de nos jours.
Notez
qu’il ne s’agit pas d’une critique gratuite puisque, vous allez le constater,
il y a eu de bonnes choses à toutes les époques, même aujourd’hui
naturellement.
Bien entendu il ne s’agit que d’un avis personnel, que je voudrais néanmoins partager avec vous…
Le Nombre de Bandas (Ambiance)
Bandas = « Cliques » en ancien bayonnais 😉
Prenons l’exemple de 1961 ou ce n’était pas moins de de 32 bandas pour plus de 600 musiciens, danseurs et danseuses qui animaient les rues durant les Fêtes. Imaginez un peu l’ambiance !
Aujourd’hui l’on ne peut que constater que la majeure partie de ces Bandas a été remplacée progressivement par des « groupes musicaux » d’une part, mais aussi et surtout par les sonos tonitruantes des bars et autres peñas (ces dernières étant beaucoup plus récentes).
Selon
moi – et je sais bien que je ne suis pas le seul – cette
« évolution » donne une tout autre physionomie à la Fête, en effet le
rythme omniprésent des grosses caisses quel que soit l’endroit où l’on se trouve
dans Bayonne, créait une ambiance incomparable, comme quoi rien ne remplacera
la musique vivante.
La Sécurité
De
ce point de vue et tenant compte de l’évolution du nombre de Festayres, il faut
tout de même reconnaître qu’il y a un mieux, même si certains pensent le
contraire.
Dans les années 70 et début 80, il est arrivé à plusieurs reprises que certains perdent la vie lors des Fêtes, et pas seulement par accident…
Pour exemple lors de l’édition 1978, il est presque 2 heures du matin lorsque Alain F. ripeur chez un grossiste du Quai Galuperie s’en prend à Jean-Claude E. pour un simple vol de melon, il le poursuivra tout le long du quai avant que ce dernier ne s’effondre au pied du pont Marengo, lardé de coups de couteau, il n’y survivra pas.
Je
les connaissais tous les deux (Relations des Halles)
Le lendemain, c’est Antonio G. qui tuera par arme à feu un Festayre sur le Quai des Corsaires
Et croyez bien que ce ne sont pas des cas isolés, de fait on peut considérer que de ce point de vue, les temps ont évolué favorablement.
La Propreté
Oui,
des gros efforts ont été faits afin d’améliorer la salubrité de notre chère
ville durant la période de liesse.
Il existait autrefois une pratique peu avouable qui a perduré jusqu’à la disparition progressive des grossistes sur les quais, voir ici l’article dédié.
Il
y a très peu de temps encore, les gobelets en plastique jonchaient les rues
odorantes, les verres consignés n’existaient pas, et, tous les bars fermaient
leurs toilettes, alors comment faire ?
Le résultat tout le monde s’en souvient encore, surtout les résidents (là je parle en qualité d’ancien de la Rue Bourgneuf).
De nos jours, malgré le consensus écologique qui semble émerger, force est de constater que l’on assiste encore à ça en 2019… (Cf. photo ci-dessous). Tout le monde parle de « respect » et « d’écologie » mais les actes trahissent ces bons mots…
Il
s’agit là d’une différence majeure entre les Fêtes d’antan et celles de nos jours.
Si l’on fait le calcul entre les prix pratiqués autrefois par rapport à ce que l’on gagnait à l’époque, on se rend compte qu’une énorme « machine à business » s’est mise en place depuis les années 90, c’est-à-dire au fur et à mesure de l’augmentation de l’affluence des Festayres d’ici et surtout d’ailleurs.
Certains
(pas tous heureusement) aujourd’hui pratiquent des prix excessifs pour ne pas
dire indécents, au regard de la qualité des produits qu’ils proposent.
L’Incontournable des Fêtes
J’ai
eu la chance de connaitre ce temps béni ou les sandwichs des Fêtes avaient la
même taille que ceux du reste de l’année à savoir « une demi
baguette ».
Cette époque est visiblement révolue, tout aussi révolue que l’omniprésence de notre incontournable sandwich à l’omelette aux piments.
Je
trouve très triste de constater qu’aujourd’hui il est beaucoup plus facile de
trouver des sandwichs exotiques comme le « Kebab ».
Pour
preuve, avec des amis nous avons dû faire quasiment le tour de Bayonne pour
trouver un établissement proposant ce délice local !
J’adresse donc un appel aux professionnels, espérons qu’il soit entendu 😉
Les Tenues à travers les temps
Si
la tendance était au bleu et blanc, puis au vert et blanc en 1932 et lors des
premières éditions, la tendance a ensuite évolué.
Dans
les années 60 les tenues étaient assez disparates, même si en 1969, Luis
Mariano jette les clefs, vêtu de blanc et rouge, comme à Pampelune, ce n’est
que quelques décennies plus tard que cette tenue sera adoptée, et qui l’est
encore aujourd’hui.
C’est dans les années 70 que la mode des bleus de travail et t-shirt à rayures fait son apparition, pour compléter ce « kit Festayre », il ne faut surtout pas oublier les sandales de préférences portées en « chocou », et… le Chahakoa.
Appellation d’Origine Contrôlée
Mon
« coup de bec » concerne une fâcheuse habitude qui a tendance à se
répandre, j’ai nommé « La Féria de Bayonne »,
ce terme utilisé par les vacanciers qui ne font que répéter le terme propagé
par certains acteurs de la grande distribution et autres commentateurs de tout
poil, démontrant ainsi leur parfaite méconnaissance de Bayonne.
Si les chiffres indiquent une certaine stagnation du nombre de Festayres depuis l’instauration d’un « droit d’entrée », il faut bien reconnaitre qu’en raison d’une certaine médiatisation (parfois très discutable, voire hostile), la fréquentation a explosé au fil des années.
À
tel point qu’il n’est pas rare de voir circuler l’évaluation d’un million de
Festayres (chiffres cumulés sur les 5 jours).
Il
est vrai qu’il y avait beaucoup moins de monde lors des Fêtes d’antan, jugez
plutôt…
Rien que dans les années 60, sur le Pont Mayou par exemple, les anciens avaient encore la possibilité de venir avec leur chaise pour assister confortablement aux festivités.
Les familles apportaient même des escabeaux pour y installer les plus petits…
Les Comportements
Dans
les années 70 et début 80, un certain nombre de soi-disant «Festayres »
pensant sans doute faire preuve « d’humour », trainaient derrière eux
attachés à une ficelle un canard (vivant) certains n’hésitant pas à faire
ingurgiter tout type d’alcool au pauvre animal…
C’est
dire le niveau intellectuel de ces tristes sires que l’on n’hésitait pas, mes
amis et moi, à qualifier de « C.nnards à canards ».
Fort
heureusement cette pratique de débile profond s’est tarie avec le temps, du
moins je l’espère !
Aujourd’hui lors des Fêtes, je déplore le comportement de certains (là encore une minorité) cafetiers et restaurateurs qui « oublient » carrément la valeur de leur clientèle aussi locale que fidèle à l’année, et qui ne devient alors à leurs yeux qu’un docile distributeur de billets ne méritant aucun égard.
Dans
les années 70, j’en ai connu un ou deux qui avaient adopté ce type de comportement,
dès la fin des Fêtes ils y ont laissé des plumes… l’un d’eux a même dû vendre
son bar quelques mois après.
Il faut dire qu’à l’époque nous étions bien plus regardant sur ce point, car très attachés à une certaine notion de fidélité mutuelle. Ceux qui jouaient contre perdaient à tous les coups !
Eh oui… pour ceux-là la notion de respect du client fidèle se perd, de fait ce dernier perd aussi peu à peu la notion de fidélité, rien d’anormal.
En revanche, je tiens à remercier la majorité de professionnels qui, je le sais, se donnent beaucoup de mal pour que la fête soit belle !
Sur les Fêtes payantes
Oui,
je l’ai gardé pour la fin, même si je suis persuadé que la municipalité a pesé
le pour et le contre avant de prendre une telle décision, j’avoue que résidant
aujourd’hui à Anglet, j’ai un peu de mal à « passer à la caisse »
pour avoir le droit d’entrer dans « ma » ville, ce n’est pas du tout
une question financière, juste par principe.
J’espère juste que ces fonds sont et seront judicieusement utilisés.
J’imagine
par ailleurs, un futur ou les plus jeunes auront du mal à croire que les Fêtes
de Bayonne furent un jour gratuites…
En synthèse
Quelle que soit l’époque les Fêtes nous ont fait connaître de bien belles choses, des moments inoubliables, une ferveur intense et plein d’histoires et d’anecdotes à se raconter. D’autres pratiques moins glorieuses ont aussi existé, chacun aura sa vision des choses, ce qui est sûr en revanche, c’est que la fierté d’être Bayonnais est et sera toujours là !
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