Dans les cafés Bayonnais (alias Chapelles) il n’était pas rare que certaines personnalités, toujours hautes en couleurs, passent autant de temps que les patrons des établissements eux-mêmes !
Gageons que si « les brèves de comptoir » avaient existé à l’époque, ses réalisateurs n’auraient pas eu besoin de chercher plus loin, en effet, avec ce qu’ils y auraient vu et entendu, ils auraient pu produire, en termes de longévité, une série du calibre des Feux de l’Amour…
A ce sujet, je ne voudrais pas trop vous retenir, mais laissez-moi vous raconter une petite anecdote…
L’un des piliers du bar « Le Clou » qui se nommait « Raymond », était un homme chétif et très aimable d’une cinquantaine d’années, mais qui, lorsqu’il avait un peu trop forcé sur le blanc (aussi sec que lui), devenait très, mais alors très volubile…
Un jour de 1981…
Alors que se tournait à Biarritz le film « Hôtel des Amériques » avec Catherine Deneuve et Patrick Dewaere, notre Raymond avait été recruté, comme de nombreux locaux d’ailleurs, pour faire office de figurant lors d’une scène se déroulant à la gare.
Le lendemain, notre compère fidèle à ses habitudes arriva dès l’ouverture du Clou, et fier comme Artaban toisa l’assemblée sans mot dire.
Étonné par ce comportement inhabituel, Jeannot le patron lui demanda « Eh bien Raymond, tu vas bien, tu as l’air bizarre ? », Raymond qui n’attendait que ça lui répondit en parlant le plus fort possible « Ouais, je sais, Deneuve a tourné avec moi hier, on a dû reprendre quelques scènes, et elle m’a épuisé ! »
Patrick Dewaere n’avait qu’à bien se tenir…
Inutile de vous préciser que l’annonce a déclenché l’hilarité générale, au grand dam de l’intéressé qui estimait non pas qu’il avait été figurant dans un film avec Catherine Deneuve, mais que cette dernière avait bel et bien « tourné avec lui », ce qui changeait carrément la donne, lui donnant un crédit indiscutable et jusqu’ici inégalé aux yeux de l’assistance !
Notez bien qu’il ne s’agit que d’une anecdote parmi tant d’autres, tant les envolées et autres fulgurances de certains « acteurs » de l’établissement, auraient permis d’écrire une recueil en 25 volumes !
Un certain Jeannot
Si l’établissement a connu plusieurs tenanciers, il en est un qui m’a marqué plus que les autres, il s’appelait « Jeannot », un très brave homme qui avait passé lui aussi de nombreuses années en Californie avant de revenir au pays.
Homme au grand cœur, je le vois encore préparer à la hâte des sandwichs à l’omelette aux piments, pour les donner à des nécessiteux qu’il connaissait, voire même à certains de ses clients, comme par exemple… notre ami Raymond, une fois dégrisé de son heure de gloire éphémère.
C’était une autre époque, ni mieux, ni pire, juste une autre époque pour laquelle, j’avoue ressentir toujours une petite pointe de nostalgie…
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