La Rue Bourgneuf autrefois

Je voudrais vous parler aujourd’hui des commerçants de la rue Bourgneuf dans les années 60/70, en voici quelques-uns.

Si vous vous souvenez de quelques autres, n’hésitez pas à me le dire, je les rajouterais au fur et à mesure.

En partant de la Place du Réduit…

Le tabac « Chez Bady » ouvrait le bal en tout début de rue.

Face à lui se trouvait la papeterie tenue par les époux Duclerc.

La cordonnerie de M. Gamundi.

Le Réduit.

Bar en tout début de la rue à proximité de la place éponyme, mais également réduit de par sa taille, endroit des plus chaleureux, ou officiaient Elise, Pierrot et Fabrice.

Café chez Pierrot.

Face au Réduit, le bar de Pierre Cacareigt était toujours très animé, il faut dire que son « chef d’orchestre » de patron, n’était jamais le dernier à lancer des sujets brûlants principalement d’ordre rugbystique.

Articles de pêche Harislur.

M. Bolatti a tenu longtemps cet établissement, véritable référence locale en la matière. Gamin je me suis toujours demandé comment il faisait pour trouver dans la minute l’article souhaité.

La bijouterie Choquenot

Tenu par une famille de parisiens exilés au Pays Basque dans les années 70… (Merci pour ce rappel Gérard Irribaren)

La Papeterie Junique.

Fournisseur attitré et quasi exclusif de pochettes papier pour les commerçants des halles.

La Pâtisserie Jégo.

Maison tenue par M. et Mme Jégo, avaient à mes yeux l’une des plus belles vitrines de la rue, je me souviens des délicieux gâteaux qui y attendaient les plus gourmands dont je faisais (fait encore) partie.

Le Bar chez Cayet.

Café tenu par « Cayet » reconnaissable entre tous avec son béret éternellement vissé sur la tête. Beaucoup plus discret que ses « concurrents », il a toujours été d’une remarquable amabilité.

Imprimerie Sordes.

On aurait dit que cette imprimerie tournait 24/24h, une équipe toujours laborieuse, qui donnait « l’impression » de ne jamais s’intéresser à ce qui se passait alentour.

Bijouterie Lannuzel.

M. et Mme Lannuzel ont tenu l’établissement durant de nombreuses années.

Encadrements Cayla.

L’encadreur de la rue Bourgneuf, encore un métier qui s’est quasiment perdu, alors que notre commerçant/artisan lui était toujours affairé dans sa boutique.

Imprimerie Portal.

Établissement reconnu à Bayonne et dont le fils Michel qui a 81 ans aujourd’hui est devenu l’un des plus célèbres jazzmen au monde. Autre particularité, l’entrée de l’imprimerie se trouvait au niveau du 26 ou 28 de la rue (si je me souviens bien), le magasin lui se trouvait rue Jacques Laffitte, les deux étaient directement reliés par une cour intérieure.

Maisons Kayola.

Roger Josquin constructeur de belles maisons basques dans les années 70 et 80, y avait établi son siège. Ses célèbres moustaches et sa Porsche rouge ne le faisaient jamais passer inaperçu.

Rôtisserie Lobato.

Réfugié espagnol, M. Lobato avait créé son petit commerce dont l’activité phare était la rôtisserie de poulets, dont les effluves aiguisaient l’appétit de tout le quartier.

Laden.

Établissement d’électro-ménager, à l’époque où la grande distribution n’était pas encore arrivée. Magasin tenu par un couple charmant et toujours discret, j’y ai découvert (en vitrine) la première télé en couleurs, et le premier magnétoscope, c’était dans les années 70. Je me souviens même que leur prix tournait autour des 7000 francs, ce qui équivalait à environ 4 à 5 mois de salaire…

Articles de pêche Sorin.

Établissement situé au 34 et tenu par un couple de Blancpignon et leurs deux enfants, ces derniers devant avoir aujourd’hui plus de 80 ans. Concurrent direct de la Maison Arislur en début de rue. Pour la petite histoire je suis né et ai grandi juste au-dessus (1er étage).

Coiffeuse « Chez Fernande ».

Un salon qui n’a rien à voir avec les franchises actuelles, un « travail à l’ancienne » y était proposé. Je me souviens qu’une forte odeur d’ammoniaque flottait en permanence dans un rayon de 5 mètres alentour, même lorsque les portes étaient fermées.

Le Bouquiniste.

Boutique du n°36 qui a été ouverte en 1951 par les époux Rougerie, puis reprise dans les années 60 par une jeune femme dont j’ai oublié le nom. L’établissement proposait non seulement la vente, mais aussi la « location » de livres, BD, disques vinyle 33, 45 et quelques 78 tours. Cette formule m’a permis de lire tout ce qui me tombait sous la main, pour un enfant unique dans les années 60/70 c’était un véritable Graal, situé tout à côté de la maison.

Bouquiniste de la Rue Bourgneuf existe depuis 1951

Supérette Coop.

Communément appelée la « Copé » par les habitants du quartier, cette petite épicerie de proximité proposait des tarifs qui n’avaient rien à envier à ceux d’aujourd’hui. Je pense que les gérants avaient anticipé l’Euro dès les années 60… Ceci n’enlevait cependant rien à leur grande amabilité.

Hôtel, restaurant, pâtisserie Larreta.

3 activités en une, M. et Mme Larreta (frère et sœur) ont toujours tenu impeccablement leur établissement. Lui s’occupait de la cuisine du restaurant et de la préparation des gâteaux. Elle de son côté, s’occupait de l’accueil et du service. Je me souviens qu’ils étaient déjà assez âgés dans les années 60/70, j’ai toujours l’image de Mme Larreta derrière son pupitre, sur lequel trônait une rutilante caisse des années 30.

Pharmacie Salagoïty.

Installée au même emplacement depuis le début du 20ème siècle, et loin des officines actuelles, j’ai connu l’établissement dans sa version « apothicaire » dans les années 60. Ceci dit, l’établissement s’est rapidement mis au goût du jour, en s’équipant de systèmes sophistiqués, tels ces immenses tiroirs qui se refermaient quasiment tous seuls comme par magie. (Merci à
Béa Candy-Bercetche pour cette superbe photo)

Pharmacie Salagoïty à l'angle des rues Bourgneuf et Jacques Laffitte
Rue Bourgneuf et Pharmacie Salagoïty

Guyenne et Gascogne.

Je pense que le déploiement de la Guyenne et Gascogne a fait partie des prémices de l’arrivée de la grande distribution. Organisation, dates de péremption, nombre et variété des références, tout était déjà là.

Bar tabac chez Saint Paul.

Un endroit des plus conviviaux ou les anciens allait tenter leur chance en achetant un billet de la Loterie Nationale. D’autres passaient y prendre un café, un ballon de rouge, un paquet de Gauloises ou de Gitanes, la plupart en repartaient avec le « Sud-Ouest » dans la main.

Papeterie Sarthou

L’on y trouvait tout pour l’école, l’entreprise etc… Une véritable institution.

Magasin de papiers peints et linos Bisauta

(Merci pour ce rappel à Martine Bisauta)

Bar Rafael Jambon

Créé par M. Jambon, le bar avait été repris en 81 par Michel et son épouse Janine, ces derniers venaient de passer 17 ans à San Francisco et revenaient au pays.

Pétrik

Le grand armurier du tsar Petrik créateur du super posé. (Merci pour ce rappel à Pantxoa Gringoire)

Docteur Cazalis. Notre médecin de famille qui a ensuite déménagé à St Esprit.

Le café « La Huchette » était le dernier de la rue

Voici donc à quoi ressemblait la rue Bourgneuf à l’époque, si l’on rajoute le stationnement alterné qui y était alors en vigueur (15 jours d’un côté, quinze jours de l’autre) on ne peut que constater que la rue qui m’a vu naître a bien changé depuis…

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Auteur/autrice : André Combe

Né au Petit Bayonne il y a (trop) longtemps, les Halles ont représenté l'univers de mon enfance, puis mon périmètre s'est agrandi à la ville entière et à son Histoire. Mon objectif : Que ceux qui ont connu cette époque sachent que d’autres ne l’ont pas oubliée, et pour que les plus jeunes sachent comment l'ont connue ceux qui l'ont vécue ;-)

14 réflexions sur « La Rue Bourgneuf autrefois »

  1. Née à Saint-Esprit je ne manquais pas, et ce dès que j’en ai eu la permission, de traverser le pont et d’aller à Bayonne ( comme il se disait chez les Spiritains) pour aller acheter les merveilleux Congolais de chez Larreta ; je me souviens du décor désuet, et de napperons en dentelle…
    Pour les fêtes de Bayonne et du Petit-Bayonne, le premier arrêt était chez Bady.( je fumais à cette époque !! )
    Cacareigt était un ami de mon père ; ils œuvraient tous les deux à l’AS Battite.
    Je me suis souvent servie chez Sorin et chez le bouquiniste.
    Et n’oublions pas Le Cheval Blanc !!
    Toute une époque de ma jeunesse est revenue avec cet article et je vous remercie.

    1. DUPIOT Joëlle ?
      La fille de Georges qui faisait parti de la confrérie du jambon de Bayonne
      pierre ARNAUD

      1. Oui, Georges Dupiot a fondé la confrérie du jambon de Bayonne et en a initié bien d’autres.

  2. Mon oncle, André Barrère et sa femme Marceiie, ont tenu quelques années, fin 50 début 60, le bar du réduit avant d’aller

    s’installer à Vierzon d’où Marcelle était originaire.

  3. Le n°16 de la rue Bourgneuf, contre le Bar Caillou, accueillait le bottier Robert Bonnebaïgt, mon père, qui a, par la suite émigré au n°56, face à la papeterie Sarthou.
    Le bouquin de Manuel Castiella « Un siècle de Rugby à Bayonne » page 342, publie une photo où l’on voit un lot de commerçants de la rue.

  4. Je me souviens bien de l’hôtel-restaurant-pâtisserie Larreta. J’y ai encore logé et mangé en 1980. Ils ont vendu l’immeuble peu après et ont pris un petit appartement un peu plus loin dans le rue Bourgneuf. La maman de monsieur et madame Larreta était d’origine autrichienne et il y avait un tableau avec les montagnes d’Autriche dans la salle de restaurant. Il y avait aussi Pépé, un gros matou qui se tenait dans un coin et qui n’était pas commode.
    Vous avez oublié la librairie basque « Mende Berri » qui était au 32 de la rue Bourgneuf dans les années 1970. J’étais membre de l’Association « Mende Berri » et j’y étais tout le temps dans les années 1972, 1973.

  5. il y avait aussi un tapissier décorateur henri REGAZONNI ou j’ai fais mon apprentissage. le magasin était attenant au couloir qui donnait à l’imprimerie PORTAL

  6. Les Etablissements L. JUNIQUE et Cie situés 19 rue Bourgneuf avaient pour voisins un relieur dénommé PORCHE et face à eux à coté de la Patisserie JEGO un autre PORCHE imprimeur qui a déménagé pour aller s’installer à Anglet en bordure du Boulevard du BAB dans le milieu de la décennie 70-80. Les établissements JUNIQUE avaient pris la suite après la guerre de 40 d’un dénommé BASTEREIX si j’ai bien retenu ce que j’ai entendu dire par mon grand-père et mon père.
    Jean-Louis JUNIQUE

    1. Merci beaucoup Jean-Louis pour vos précisions ! Pour la petite histoire, la quasi totalité des commerçants des Halles dont ma famille, se fournissaient chez « Junique » notamment pour les poches papier. Bonne journée ! André

  7. Il y avait aussi un autre salon de coiffure mais à l’étage, en face de chez Sarthou. « Chez Etiennette », qui a coiffé ma grand-mère, née en 1896, c’est vous dire que le salon était bien implanté dans le quartier, d’autant plus qu’il a ensuite été repris par sa fille Eliane, aujourdhui à la retraite. Ma mère, « expatriée » depuis longtemps, ne manquait pas d’y venir chaque été pour s’y faire faire une permanente. Elle en profitait pour revoir des connaissances du quartier puis plus tard de « vieilles bayonnaises » qui se rappelaient d’un tel, d’une telle, d’histoires du quartier, bref, des témoins d’une époque lointaine de nos jours …

  8. Merci pour cet article ! J ai 34 ans et j adore ces petits souvenirs d autrefois sur ma ville chérie ! Cela me rappelle de bons souvenirs a savoir quand j étais petite j allais chez sorin acheter des articles de pêche avec mon père 😍😊

    1. Merci à vous Maïder pour votre commentaire. Pour la petite histoire je suis né au dessus de chez Sorin. Et suis allé à l’école (rue de Luc et St Bernard) avec deux Erramouspé (Fils du charcutier en bas de la rue Poissonnerie). Bonne journée ! André

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