Nous n’avons rien inventé !
L’on nous parle aujourd’hui de la tendance du « Mono produit », de « Concept stores », de ‘Food-trucks » comme s’il s’agissait de nouveautés absolues.
Disons plutôt que ce qui est nouveau, c’est la gestion et l’organisation de ces concept stores et/ou réseaux…
En effet, je me souviens très bien qu’aux Halles de Bayonne fin des années 60 et durant les années 70 existaient déjà des étals dits aujourd’hui « mono produit », « Concept store » ou encore ‘Food-truck » .
Les Cœurs de Georgette
Le premier exemple qui me vient à l’esprit concerne un « concept » inventé par une dénommée Georgette Forges, grand-mère d’un camarade de classe avec qui je suis d’ailleurs toujours (et pas assez) en contact.
Georgette Forges donc, qui disposait d’un étal relativement réduit au rez-de chaussée des Halles, avait créé le concept des « cœurs d’artichauts prêts à l’emploi », ainsi entre deux clients, elle passait son temps à découper des artichauts pour en extraire le cœur, ceci à l’aide d’un petit couteau qu’elle maniait avec autant de délicatesse que de dextérité.
Georgette s’était constituée une belle clientèle d’habitués, et son petit commerce a perduré durant de nombreuses années.
Les rois de la betterave
Dans le même registre Jeanne et Louis Servon (mes grands oncle et tante) s’étaient spécialisés après-guerre, dans la vente de betteraves précuites et prêtes à l’emploi, ils les commercialisaient sur un étal qui semblerait aujourd’hui totalement démesuré pour des betteraves.
Ils maitrisaient alors quasiment toute la chaine de production, en effet ils avaient équipé une partie de leur maison de Beyris (Malouja) en laboratoire de cuisson et préparation des betteraves qui leurs étaient livrées en gros.
Ils ont eux aussi exercé cette activité durant de très nombreuses années.
Un délice hivernal !
Un autre exemple qui me vient à l’esprit est Mme Lopez, qui était me semble-t-il d’origine espagnole, et qui vendait des marrons grillés sur le pont Marengo, elle officiait tout l’hiver dans une mini locomotive verte, comme quoi, même les « Food-trucks » d’aujourd’hui existaient déjà aux Halles de Bayonne il y a plus de 40 ans !
A vos couteaux Messieurs dames
Devant l’entrée des Halles se trouvait un rémouleur qui, comme sa fonction l’indique, proposait ses services pour affuter les ustensiles tranchants et coupants des ménagères locales.
Il disposait pour cela d’une machine à pédale, que gamin j’ai toujours observé avec une certaine curiosité.
Lorsqu’une cliente faisait appel à ses services, il appuyait fortement du pied sur la pédale qui actionnait un tour sur lequel il faisait aller et venir couteaux et ciseaux.
En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, l’opération était bouclée.
Le bruit strident et les étincelles qui en résultaient me faisaient généralement quitter les lieux à la hâte…
Son talent contribuait à l’ambiance des Halles
La petite place devant l’entrée principale du rez de chaussée des Halles baignait dans une ambiance de guinguette, ceci grâce à cet accordéoniste non voyant, qui se plaçait sur une chaise sous l’arceau juste devant la boulangerie Mauriac. Son fils le guidait tous les matins pour venir l’y installer, et venait le chercher en fin de marché.
En conclusion…
Quoi qu’il en soit, Georgette Forges, Jeanne et Louis Servon, Mme Lopez, le rémouleur et l’accordéoniste, ont tous contribué durant des décennies à la véritable Âme des Halles de notre chère cité, merci à eux !
MESSAGE IMPORTANT : SI VOUS AUSSI AVEZ DE VIEILLES BOBINES DE FILMS SUPER 8, 16MM, VHS, V2000, BETAMAX ETC… CONTACTEZ-MOI !
N’oubliez pas de vous abonner c’est gratuit !
Sur le pont Marengo, il ne s’agissait pas de Madame Lopez mais d’une des soeurs Gomez, dont la famille, frère et soeurs, fabriquait et vendait les fameuses glaces La polaire ! Ils avaient un point de vente à chaque plage de Biarritz, de Miramar à la Côte des basques et au Rocher de la Vierge. Et l’hiver, effectivement des marrons chauds …
De bons souvenirs …
Merci pour ces judicieuses précisions Frédérique ! Bonne journée. André
L accordéoniste s appelait Miguel….c étaient ses enfants ou sa femme toute petite et mince qui l amenait devant chez Mauriac…..Il y avait aussi le vendeur de cacahuètes et son singe….Mr Belaidi…j etais en classe avec sa fille….ses enfants tiennent encore la boutique de produits militaires dans la rue des Basques
Non, Janine, l’accordéoniste se prénommait Bruno. Je suis sa fille
Bonjour Janine, pour M. Balaidi voir le petit article que j’avais fait sur lui : https://www.bayonnades.fr/index.php/2018/12/23/nous-lappelions-amicalement-jeannot/ Amitiés.